- Ingénieure de Recherche des chaires partenariales et de recherche « Le logement de demain » et « EFF&T »
- Docteur de l’Université de Grenoble, soutenu le 15 décembre 2022
- 2015 : Diplômée d’État en Architecture, mention Recherche (ENSA Marseille)
- Membre du laboratoire depuis décembre 2016
Contact :scotto.m@grenoble.archi.fr
- l’outil conceptuel en architecture
- l’industrialisation de l’architecture
- le patrimoine architectural du XXe siècle.
Mots-clefs : Trame, concepts, industrialisation, XXe siècle, France, outil de l’architecte, processus conceptuels, méthodes de projet, pensée architecturale, histoire, théorie
Thèse (en cours) :
Titre :
La ré-interrogation du concept de trames en architecture par le processus d’industrialisation du bâtiment en France des années 1950 à 1980
Directeur de thèse : Catherine Maumi
Année d’inscription : Décembre 2016
Financements : Depuis janvier 2017 : Contrat Doctoral du Ministère de la Culture et de la Communication du 01-01-2017 au 31-12-2019
Résumé :
Selon Guinzbourg(1), le rythme est le fondement même du langage architectural en tant que mode de composition dynamique de l’architecture, caractérisé par sa permanence au fil de l’Histoire, et s’accomplissant notamment à travers le concept de trame. Véritable guide dans la recherche formelle, la trame est synonyme d’unité réflexive, dans une société où la sérialité est un principe omniprésent. Le XXe siècle représente alors une période particulièrement prolifique en termes de pensées sur la trame, pour ses avantages esthétiques comme fonctionnels. Ces différentes caractéristiques soulèvent la complexité de cet outil conceptuel, reposant à la fois sur des notions de composition, de construction et/ou d’organisation de l’espace.
L’objectif de ce travail de recherche est double, soulevant d’une part une démarche propre à la discipline architecturale où il s’agit de questionner l’utilisation de la trame, comme système combinatoire et géométrique complexe, dans le processus de conception architecturale ; et de saisir d’autre part cet usage dans un réseau de facteurs multiples liés à la période des années 1950 à 1980 que sont l’incitation étatique à l’industrialisation de la construction (Plan Construction, Programme Architecture Nouvelle, Modèles-Innovations) ou encore l’apport de l’informatique (développement des logiciels de dessin/modélisation). Face à une sollicitation gouvernementale prônant une production architecturale préfabriquée de l’habitat individuel, la trame constitue selon nous un outil de création essentiel de l’architecte pour penser l’espace bâti et ne pas se restreindre au rôle de l’ingénieur ou du constructeur.
L’entrée par les trames est d’autant plus pertinente qu’elle permet de croiser les enjeux spécifiques à la conception architecturale avec les impératifs constructifs, pour interroger le processus de fabrication de l’architecture dans son entier. Pour ce faire, cette recherche se propose d’analyser différents projets de maisons individuelles industrialisées, économiques et modulaires, à savoir les systèmes Trigone (1960) et EXN (1974) imaginés par Fabien Vienne (1925-2016), la maison Girolle (1966) conçue par Pierre Lajus (1930-) et les modèles Cylver et Cylhor (1967-1970) créés par Philippe Vuarnesson (1928-2008). Il s’agit finalement de comprendre dans quelles mesures ces architectes s’emparent des possibilités offertes par les procédés industriels du bâtiment, de façon à maîtriser l’ensemble de la fabrication de l’espace, et proposer une architecture qui ne soit pas le produit de l’industrie mais qui, au contraire, mette ce potentiel à son service.
Si la voix de l’architecte se voit (souvent) étouffée par celle des entrepreneurs ou des grands groupes de construction au cours des dernières décennies, ce sujet réinterroge sa portée créatrice face aux modes de production. Cette thèse renvoie ainsi à des questions on ne peut plus actuelles dans le débat contemporain, interrogeant la mission de l’architecte, l’évolution de sa pratique, dans un monde où les enjeux économiques, normatifs et industriels sont incontournables, tant dans la conception que dans l’édification de l’architecture.
(1) : GUINZBOURG, Moïseï, Le rythme en architecture, Infolio, 2010.