- 2015 : Docteur de l’université de Grenoble – Spécialité Architecture
- 2011 : Diplômée d’Etat en Architecture mention recherche (ENSAG)
- 2010 : Master 1 en échange à l’université de Waseda (Tokyo, Japon)
- 2009 : Licence en Architecture (ENSAG)
- Membre du laboratoire depuis décembre 2011
- Histoire de l’architecture au Japon
- Les pratiques de l’architecte
Mots-clefs : ville, territoire, métropolisation, Machizukuri, Japon
Contact : alemouellic@gmail.com
Liens HAL : HAL
- Bourse CMIRA – Explora Doc de la région Rhône Alpes
- Janvier 2013 – Mars 2014 : bourse de la Japan Society for the Promotion of Science pour un séjour de recherche de 14 mois au sein du laboratoire de Shigeru Satoh à l’université de Waseda (Tokyo, Japon)
Thèse soutenue le 17 décembre 2015 :
Titre : Une autre manière d’être architecte : perspectives historiques et réflexions contemporaines sur le Machizukuri
Directeur de thèse : Catherine Maumi
Année d’inscription : décembre 2011
Résumé :
Ce travail de recherche a débuté lorsqu’il y a deux ans maintenant, j’ai intégré le laboratoire du professeur Shigeru Satoh, à l’université de Waseda à Tokyo, dans le cadre d’un échange universitaire. Shigeru Satoh est le premier à avoir donné une définition du terme machizukuri que nous avons choisi de traduire par la notion d’urbanisme communautaire. C’est un néologisme formé du mot quartier (町, まち), entendu comme une entité spatiale et sociale, et du verbe fabriquer, faire (造り, つくり). La définition que propose Shigeru Satoh est celle- ci : Litterally translating as “town building” or “community development” Machizukuri became an extremely active field in Japan during the 1990s, Machizukuri is essentially a method in which the local community itself takes the lead in effecting gradual environmental improvements to recreate desirable neighborhood environments.1 Le travail de Shigeru Satoh et de son laboratoire s’inscrivent dans une tendance de la politique de la ville japonaise vers une décentralisation des décisions politiques et la promotion d’une plus grande participation des habitants aux projets les concernant. Les aspects sociaux et politiques de l’urbanisme communautaire ont été étudiées en Europe et aux Etats-Unis par les sciences sociales. On peut citer notamment le travail de Patricia Marmignon qui étudie la structure de la ville japonaise autour de ses communautés. Cependant l’influence de l’urbanisme communautaire sur la conduite du projet architectural et urbain au Japon a été peu étudié. Et plus particulièrement les évolutions que ce processus de projet a engendrées concernant l’exercice de la profession d’architecte et leurs influences sur la production urbaine contemporaine. Pour mieux comprendre ces processus dans notre contexte culturel, on formule la première hypothèse selon laquelle l’urbanisme communautaire, au Japon, s’inscrit dans une histoire des théories urbaines, et plus spécifiquement du community planning, qui connaît des échos à l’échelle internationale. La seconde hypothèse que nous formulons est que l’urbanisme communautaire transforme le rôle et l’image de l’architecte qui, de concepteur (personne qui forme le concept, se représente un objet par la pensée) devient expert (personne choisie pour ses connaissances techniques et chargée de faire des examens, des constatations, des évaluations à propos d’un fait, d’un sujet précis). Cette seconde hypothèse soulève deux questions : la possibilité d’établir une histoire de la profession d’architecte, et la définition de celle-ci dans le contexte japonais. La méthode choisie pour mener ce travail de recherche combine deux types d’analyse. Tout d’abord, l’analyse historique veillera à comprendre et analyser dans quel contexte historique émerge l’urbanisme communautaire et les influences qu’il a subi de la part des théories architecturales propres à l’époque. L’un des points intéressants est les relations qu’ont tissé les architectes japonais avec les membres des CIAM et du Team X. Cette analyse se fera selon trois thèmes principaux, communs au travail de Shigeru Satoh et du Team X :
– L’atelier ou le workshop sur place et avec les habitants. Cette attitude révèle une attention particulière au contexte, pensé dans toutes ses dimensions.
– Les liens entre les habitants et l’université. L’université et ses chercheurs sont considérés comme des experts à même de répondre aux enjeux de la ville. L’université est utilisée comme un organe neutre par rapport aux municipalités et aux gouvernements.
– La pluri-disciplinarité avec une référence commune aux travaux du botaniste Patrick Geddes. La seconde approche est analytique. Elle portera sur une étude de cas et de projets. L’objectif est de comprendre l’apparition et les évolutions de l’urbanisme communautaire au Japon. L’analyse se fera à l’aide d’une sélection de projets de reconstructions faisant suite aux événements suivants : la destruction de Tokyo par les bombardements alliés en 1945, le grand tremblement de terre de Hanshin à Kobe en 1995, le séisme localisé à Niigata en 2004, et le tsunami et l’accident nucléaire dans le Tohoku en 2011. Nous nous proposons pour cette recherche de partir de l’étude de cas particuliers (les expérimentations conduites par le laboratoire de Shigeru Satoh à l’université de Waseda) pour nous aider à comprendre le contexte historique et social dans lequel il est apparu mais aussi repartir à la découverte d’une autre pensée du projet urbain. Cette recherche permettra, en outre, d’enrichir les outils que nous avons à notre disposition en tant qu’architecte pour la conduite du projet architectural et urbain