Ce travail est réalisé par Anne Faure, il caractérise le processus créatif de Max Bill en regardant comment s’opère le passage de l’oeuvre en plan à l’oeuvre spatiale.
Auteur d’une œuvre protéiforme qui comprend une production en deux dimensions, par la réalisation de travaux typographiques et de peintures, mais aussi une production spatiale par une pratique de la sculpture, du design et de l’architecture, Max Bill, artiste et architecte Suisse né en 1908 à Winterthur et mort en 1994 à Berlin, semble, au travers de ces différentes pratiques, nourrir une œuvre unique.
En nous intéressant essentiellement aux peintures et aux architectures de l’artiste, nous faisons l’hypothèse que ces travaux sont le résultat d’un même processus créatif. Notre travail consiste à vérifier et à montrer comment se réalise le déplacement de la pensée de l’œuvre-plan à l’œuvre spatiale. Mais il s’agit également de voir si, et comment, les fondements de la peinture de Max Bill nourrissent sa conception spatiale.
Afin de mieux comprendre ce qui a motivé l’œuvre de Max Bill, nous étudierons son parcours. Nous interrogerons les enseignements qu’il a suivi, en particulier durant son année d’étude au sein de l’école d’art et de design du Bauhaus. Quelle place occupe dans sa formation cette année d’étude au cours de laquelle il côtoie entre autres, Paul Klee, Wassily Kandinsky et Walter Gropius ? La polyvalence enseignée alors dans cette école, peut-elle être envisagée comme une influence majeure des travaux qu’il produira ?
Au-delà de son apprentissage, nous vérifierons quelles influences variées, présentes ou passées, ont pu le conduire à la production d’une œuvre multiple. Pour cela, nous prendrons en compte ses théories et les cours qu’il a dispensé comme enseignant, au travers de la création et de la direction de l’école d’Ulm, en Allemagne, au début des années 1950.
L’ensemble de ces éléments de recherche sera mis en regard de l’époque afin de mieux saisir le contexte économique, social et politique que traverse cette œuvre.