Mercredi 10 avril 2024, 9h30-12h30, MSH Val de Loire, salle Polyvalente, Tours
« La prise en compte du climat dans l’aménagement des parcs et jardins dans le premier quart du XXe siècle en France : l’exemple des jardins méditerranéens »
Camille Lesouef, ingénieure de recherche du laboratoire MHA à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Grenoble.
Résumé : La typologie des jardins méditerranéens qui émerge en France dans le premier quart du XXe siècle s’inscrit dans une réflexion sur la prise en compte du climat et du site d’aménagement des parcs et des jardins. Cette réflexion se développe d’une part grâce à la diffusion des théories hygiénistes et d’autre part grâce à une meilleure connaissance de modèles et de traditions jardinistes islamiques dans le contexte de l’expansion coloniale française. Les créateurs de jardins méditerranéens comme Jean Claude Nicolas Forestier, Tony Garnier, Ferdinand Duprat, Ferdinand Bac développent ainsi une réflexion nouvelle sur l’adaptation des jardins au climat. Pour ce faire, ils choisissent des espèces végétales propices à leur développement, des matériaux qui permettent de créer des espaces salubres et qui facilitent la circulation de l’air (béton, céramique vernissée), et mettent en œuvre des dispositifs qui créent des îlots de fraîcheur et des espaces ombragés (pergolas, treilles, canaux, bassins). Leurs projets, s’ils ne sont pas écologistes, participent en France au développement des questionnements dans la création de parcs et de jardins sur l’utilisation de plantes indigènes et l’adaptation au climat local.
« Des habitudes d’ordre et d’amour du beau. La construction des « espaces verdoyants » de Paris sous le Second Empire »
Chiara Santini, Professeure à l’École nationale supérieure de paysage de Versailles.
Résumé : Les bienfaits physiques et moraux des promenades urbaines sont l’objectif principal des nombreux projets d’aménagement qui à partir du milieu du XIXe siècle, en France comme ailleurs, caractérisent les capitales et les villes de province. Dans ce cadre, la construction du réseau parisien des parcs, jardins et promenades plantées constitue une référence incontournable. Dirigé par l’ingénieur Adolphe Alphand (1817-1891), principal collaborateur du préfet Haussmann et son successeur à la tête de la Direction des Travaux de Paris, ce monumental chantier répond à la fois à des enjeux hygiéniques, politiques et sociaux.
Cette intervention explore les différentes manières avec lesquelles le projet porté par l’administration municipale s’articule avec la volonté d’«assainir » la ville, non seulement du point de vue de l’aménagement de l’espace public, mais également en ce qui touche à l’éducation, aux pratiques et aux modèles de sociabilité de ses habitants.