Conférence d’ouverture de Philippe Marin dans le cadre de la conférence EduBIM2023, le 29 novembre 2023, Université de Bourgogne, Dijon.
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Titre de la conférence : L’écologie de la conception. Le concepteur et la machine.
Résumé :
Il s’agit de considérer les relations que le concepteur entretient avec ses outils et ses instruments de conception. La présentation est organisée en quatre chapitres.
Le premier considére la manière avec laquelle la connaissance est encodée, encapsuleé, dans les outils, les instruments et les machines. La distinction entre les techniques intrinsèques et les techniques extrinsèques est identifiée. Ses savoirs et ses savoir-faire se concrétisent aujourd’hui dans des objets et des composants informatiques qui constituent un écosystème riche et complet. Les API viennent renforcer cette numérisphère avec laquelle le concepteur interagit et qui constitue son milieu technique.
Un deuxième chapitre porte sur le passage d’une approche notationnelle à la prise en compte de l’agentivité de la matière, des matériaux et des objets. Le XV siècle et la renaissance donnent naissance de la notion de projet d’architecture avec la place que prend l’activité de représentation de l’édifice et l’usage de la géométrie, l manière avec laquelle la forme est projetée mentalement et indépendamment de la matière. Les fonctions traditionnelles de la représentation (spéculatives, descriptives et prescriptions) sont rappelées avant d’envisager les pratiques plus récentes. La géométrie numérique et algorithmique, la modélisation paramétrique et générative, l’usage des techniques de simulation et du BIM, le continuum conception-fabrication ainsi que la fabrication numérique ou la construction robotisée, constituent les marqueurs de l’avant-garde architecturale. Mais ce sont également la performativité et l’agentivité de la matière qui se révèlent à travers les expérimentations et les travaux les plus récents.
Dans un troisième chapitre nous nous attardons sur l’usage des techniques de l’intelligence artificielle pour la conception architecturale. Nous rappelons sa naissance, nous distinguons les approches symboliques, des approches connexionnistes ou de l’intelligence augmentée. Nous illustrons les possibles avec la présentation de trois expérimentations intitulées : Text2image, Performance2model et Data2cat. Les principaux enjeux, risques et limites de l’IA sont discutés.
Dans une dernière partie nous présentons trois modèles de conception numérique que nous intitulons : le modèle transformationnel, le modèle paramétrique et le modèle génératif.
La conclusion revient sur ce qui constitue l’écologie de la conception et sur l’importance d’accompagner la capacitation des concepteurs.