Communication dans le cadre des journées d’études internationales I Viaggi dell’architetto
Titre : Tony Garnier et le paysage méditerranéen : une vision plurielle et rêvée
Résumé :
Comme de nombreux architectes pionniers de la modernité, l’architecte lyonnais Tony Garnier est profondément marqué par le paysage et les jardins méditerranéens. Il les découvre lors de deux voyages qui le mènent en 1899 dans le sud de la France, à Gênes et à Florence ; puis en Sicile, en Grèce, en Turquie et en Égypte en 1903 ; et au cours de son séjour en tant que pensionnaire à la villa Médicis de 1899 à 1903. Malgré l’ampleur de ces voyages, il ne rapporte pas d’écrits connus à ce jour et seulement quelques dessins. Pourtant, les projets d’architecture privée qu’il entreprend à son retour en France à partir des années 1910 illustrent sa vision et sa connaissance du paysage méditerranéen, à la fois dans le choix des essences végétales, dans la disposition spatiale et dans la répartition des espaces intérieurs et extérieurs.
Afin d’explorer l’influence des voyages de Tony Garnier sur sa conception du paysage méditerranéen, nous nous concentrerons en particulier sur les aspects de son œuvre qui ont trait à l’art des jardins et au paysage : les dessins de paysages méditerranéens réalisés pendant la période des voyages et du séjour italien (musée des Beaux-arts de Lyon), les planches de son ouvrage Une cité industrielle (1917) et, enfin, les maisons conçues autour de Lyon entre les années 1910 et 1930. Dans cette communication, nous proposons plus particulièrement d’examiner les sources de l’architecte et la façon dont elles lui ont permis de créer son propre modèle de paysage méditerranéen.
L’objectif est de montrer l’importance qu’ont eu ses voyages en Italie, en Turquie, en Grèce et en Égypte dans le développement de son imaginaire paysager et dans le rapport étroit au paysage qu’il a ensuite mis en œuvre dans son architecture privée à travers l’aménagement de jardins méditerranéens et de dispositifs architecturaux extérieurs (nymphée, atriums, pergolas, murs à redents, etc.) Cette contribution a également pour enjeu de mettre en exergue des sources moins connues de son œuvre issues de ses voyages, comme les jardins et paysages des premières villas médicéennes toscanes ou encore la relation au paysage inspirée de l’habitat vernaculaire des pays du sud de la Méditerranée. Il s’agira ainsi d’analyser la façon dont la conception du paysage méditerranéen de Tony Garnier s’inscrit dans une vision plurielle et rêvée caractéristique de la modernité des premières décennies du XXe siècle.