22 èmes rencontres internationales en urbanisme de l’APERAU
« La ville qui s’adapte. Développement urbain et héritage culturel face aux changements environnementaux »
Université Internationale de Rabat
Webinaire
14-18 juin 2021
Site web du colloque :
https://aperau2020.sciencesconf.org/resource/page/id/15
Programme :
https://aperau2020.sciencesconf.org/data/pages/Programme_Webinaire_laville_qui_s_adapte_juin2021.pdf
Titre de la communication :
Urbanisation et partage des sols. Quels systèmes fonciers face aux enjeux Écologiques de l’habiter ?
Résumé :
Dans un contexte d’émergence du sol comme enjeu public environnemental (Fournil, Kon Kam King, Granjou et Cécillon, 2018), nous proposons d’interroger les conditions d’adaptabilité des lieux urbanisés à partir des relations entre sols et sociétés. Les systèmes fonciers – définis comme l’ensemble des règles qui fixent l’usage et l’appartenance des terrains à une échelle de gouvernance donnée (Persyn, 2016) – nouent enjeux écologiques, économiques, sociaux et politiques des processus d’établissement humain. Les conditions de partage et d’usages des sols, les morphologies bâties et les modes d’habiter d’un territoire sont ici abordés comme un seul et même objet d’analyse. Cette recherche repose en effet sur l’hypothèse selon laquelle régimes fonciers et conditions d’habiter sont intrinsèquement interdépendants.
Cette communication vise à expliciter la nature et les effets de logiques endogènes et exogènes qui affectent les processus de construction des territoires, et ce spécifiquement en matière d’affectation et de partage des sols : implantation d’une nouvelle économie, mise en application d’une réforme foncière, alternance de régimes politiques. L’analyse systémique et dans le temps long (XVIIIe – XXIe siècles) des interactions entre statuts des sols et conditions d’habiter au sein de deux territoires – la Matheysine en France (Isère) et l’Oderbruch–Sud en Allemagne (Brandenbourg) – permet de cerner les limites spatiales et temporelles des transformations des relations entre le sol et les établissements humains ; de l’échelle de la parcelle, considérée ici comme plus petite unité d’interaction sol-société, à celle de la région.
L’approche croise le champ de l’histoire environnementale, qui donne « un rôle central aux éléments naturels » (Locher et Quenet, 2009), avec les outils de l’architecte qui permettent de cartographier la morpho‑histoire des établissements humains. Sont mobilisés et intégrés dans un SIG, plans cadastraux historiques et actuels, cartes topographiques. Représentations conjointement croisées avec des archives textuelles et iconographiques.
Si ce « décodage territorial » confirme l’existence de permanences et de persistances foncières (Léveillé et al., 1993), les perspectives de cette recherche résident dans la reformulation d’enjeux fonciers indissociables des conditions d’habiter « face à une réalité environnementale inédite » (APERAU, 2020), pour définir de nouvelles modalités d’habitat écologiques et équitables.
Mots-clefs : sol, foncier, patrimoine foncier, héritage culturel, histoire environnementale, cartographie, modes d’habiter.