« Sol(s) en partage : le sol comme milieu, ressource et mémoire », 10es Rencontres du réseau Espace Rural & Projet Spatial
6, 7 et 8 octobre 2021 à Ambert, Puy-de-Dôme
Programme de la rencontre
Plus d’informations sur le site du réseau ERPS : https://erps.archi.fr/de-2009-a-2016/sols-en-partage/
Captations vidéos des journées disponibles sur les chaînes Youtube de l’ENSACF et de l’ENSASE.
Titre de la communication : « L’habiter, un rapport au sol ? »
Résumé :
Rencontres co-organisées par l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Saint-Étienne & l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand, en partenariat avec le Parc naturel régional Livradois-Forez
Elise Simon intervient dans la session 1 – Sol de la ressource au milieu, avec une communication intitulée « L’habiter, un rapport au sol ? ». Cette contribution explore l’hypothèse du rapport au sol, c’est-à-dire l’ensemble des relations et des régulations dont le sol fait l’objet (Raffestin, 1989), comme condition de l’habiter et entend identifier ce qui, en matière d’habitat, est défini dans un rapport au sol.
Dans un premier temps, cette hypothèse permet d’interroger un corpus de projets théoriques qui jalonnent l’histoire des idées en architecture et urbanisme. Une relecture de la pensée du territoire à partir des interactions entre statut du sol, régime foncier et type d’habitat permet de montrer le rôle structurant des formes de partage et d’usage des sols dans l’imagination de nouveaux paysages habités. Dans ces projets, la conception de la propriété, le type de partage parcellaire, la distribution dans l’espace et le temps de droits d’usage du sol font en effet système avec les modes et types d’habiter.
Dans un second temps, l’hypothèse est mise à l’épreuve de l’histoire du territoire de l’Oderbruch (Brandebourg, Allemagne). L’analyse du statut des sols sur la longue durée (XVIII-XXIe siècles) permet d’expliciter les interactions entre régime foncier et typo-morphogenèse des ensembles environnementaux. D’un paysage de marais transformé en un polder fluvial, de la libéralisation des terres à leur collectivisation, l’histoire du territoire, envisagé comme « écosystème foncier », conjugue des rapports aux sols successifs inscrits au sein de représentations de la « nature », au sein d’idées économiques et politiques. Mener une histoire conjointe du foncier et de l’habitation humaine montre les interrelations profondes qui se nouent dans le sol entre les dimensions politique, sociale, culturelle, économique et écologique du territoire. Cette mise en récit permet d’affirmer que les structurent foncières conditionnent matériellement l’habiter dans la mesure où les régimes de propriété transforment le territoire dans des espaces-temps limités. Nos rapports aux sols participent en effet à façonner les relations entre type d’habitation et parcelles, articulent les types de densité bâtie, économique et habitante, et conditionnent les types d’artificialité des milieux.
Mots-clefs : rapport au sol, foncier, propriété, habiter, habitat, typologie bâtie et paysagère, territoire, histoire environnementale